Pour sa 6éme production, Disneynature, nous invite dans la jungle du Sri-Lanka, sur la trace d’une bande de macaques à toque à la vie sociale très organisée. Un spectacle de qualité attend le spectateur, dans la lignée de précédentes productions du label !

Synopsis : Au cœur d’anciennes ruines antiques perdues en pleine jungle d’Asie, vit Maya, une jeune macaque à toque pleine de ressources bien décidée à aider son petit à se faire une place dans ce monde. La vie peut s’avérer belle, la nourriture abondante et la sécurité assurée si tant est que l’on soit né au plus haut de l’échelle sociale. Mais pour ce nouveau-né et sa mère, la lutte est quotidienne. Il leur faudra beaucoup d’ingéniosité, de travail et un peu de chance pour espérer changer leur place dans le monde.

Il est incroyable de voir que Disneynature, au fur et à mesure de ses productions, arrive toujours à nous apprendre des choses et à nous faire voyager à l’autre bout du monde, en suivant une histoire où seul la nature et les animaux sont acteurs. En effet, ici les macaques à toque sont un excellent sujet pour un film animalier, notamment de par leur système social. Car oui, le spectateur aura la surprise de constater que l’échelle sociale de ces primates, est en tout point identique et injuste que chez les humains. Chez les macaques à toque, le rang s’hérite par la mère. En effet, si les mâles adolescents migrent vers d’autres troupes, les femelles restent toujours dans leur groupe d’origine. Néanmoins, le rang d’une femelle restera invariable tout au long de sa vie tandis que celui d’un mâle pourra fluctuer. Il pourra se voir déchu de sa position au sommet de la hiérarchie (et souvent quittera alors le groupe) comme il pourra se hisser vers les plus hautes sphères (encore faudra-t-il qu’il soit en bonne santé et fort physiquement ou alors qu’il fasse preuve d’ingéniosité pour impressionner ses rivaux).
La parcours de Maya (une roturière, si on peut appeler ça comme ça), pour se faire une place de choix, dans cette société très stricte, est donc très plaisant à suivre et fort intéressant. Attendrissant à souhait, ces petites bêtes très intelligentes sauront vous étonner !

Même si il est doté d’un sujet passionnant « Au Royaume des Singes », souffre de quelques défauts, assez propres aux films Disneynature. Le scénario est très simple mais est très largement compensé par ces magnifiques gros plans sur les macaques que l’on identifie tout de suite, grâce à leurs propres personnalités et ces décors de jungle luxuriante et de vieux temples, absolument grandiose ! Mention spéciale à la scène de la chasse aux termites, magnifiquement filmée. Des images maîtrisée et qualitative, le spectateur ressortira de la salle, en en ayant eu plein les yeux.
Sortir « Au Royaume des Singes » à peine deux ans après la sortie de « Chimpanzés », procure un petit effet de « déjà vu », même si ici, l’espèce n’est pas la même. On remarquera également une présence un peu trop appuyé de l’homme, là où dans les précédentes productions du label, il n’apparaît pas tout simplement.

Pour ce sixième film, la narration en version française a été confiée à Claire Keim. Tout en douceur, l’actrice livre ici un travail de qualité en laissant les images « parler » et en y mettant les bonnes intonations là où il faut.
La musique de Harry Gregson-Williams est de bonne facture même si il manque un thème fort.
Les réalisateurs Alastair Fothergill et Mark Linfield offre donc un film digne du label qui saura ravir petits et grands.

« Au Royaume des Singes » n’est certes pas le meilleur Disneynature, mais il a le mérite d’être fort intelligent de par son sujet et attachant de par les animaux dont il traite. Magnifiquement mis en image, « Au Royaume des Singes » c’est 1h30 d’évasion et d’émotion à partager en famille. 

Bonus : Découvrez notre interview du réalisateur Mark Linfield !

Le 29 Octobre dernier, Disney News ainsi que d’autres bloggeurs, ont été conviés dans les locaux de The Walt Disney Company France, pour une rencontre avec Mark Linfield, réalisateur du film Disneynature « Au Royaume des Singes ».

Bloggeur : Comment « Au Royaume des Singes » est-il différent de « Chimpanzés » que vous avez aussi réalisé ?

Mark Linfield : « Au Royaume des Singes » parle d’un sujet plus vaste, qu’est la vie en société. Ce film a donc une vision plus large que ce qu’à « Chimpanzés ». « Au Royaume des Singes », c’est un peu comme « Le Livre de la Jungle »  avec de la variété dans les animaux mais aussi beaucoup de lumières et de paysages. « Chimpanzés », est plus noir, plus clos donc vraiment très différent.

Bloggeur : Vous attachez-vous aux animaux que vous avez devant la caméra ?

Mark Linfield : C’est impossible de ne pas s’attacher aux animaux ! Par contre, nous n’intervenons jamais, on laisse vraiment les choses se faire comme elles devraient l’être.

Bloggeur : Vous nous parliez d’un très long tournage de 1000 jours. Dans ces 1000 jours, c’est juste pour filmer les animaux ? En combien de temps se prépare ce genre de film ?

Mark Linfield : Le tournage s’est effectué en 1000 jours de caméra, ce qui veut dire que si trois personnes tournent en une journée, cela fait trois jours de caméra. A vous donc de faire le calcul, mais non, ce n’est pas 1000 jours en suivant.
Nous avons travaillé sur ce film pendant 3 ans qui se décompose comme ceci : 2 ans de tournage et 1 an de montage commencé 6 mois avant la fin du film.

Disney News : Quel est votre meilleur et pire souvenir de tournage ?

Mark Linfield : Mon meilleur souvenir est le jour où l’on a filmé la scéne avec les termites, c’était une chose que l’on attendait depuis bien longtemps. Mon pire souvenir, ce sont les jours de mousson, avec la pluie qui n’arrêtait pas de tomber…

Bloggeur : Comment auriez-vous fait si par malheur, il serait arrivé quelque chose (un accident) à Maya, l’héroïne principal ?

Mark Linfield : C’est un grand risque de se focaliser sur un seul animal plutôt que plusieurs, surtout avec des singes ayant leurs propres caractéristiques. C’est pour cela, que nous avons filmé deux histoires : celle d’un jeune mâle qui avait quitté son groupe pour en rejoindre un autre, et bien sûr, celle de Maya. S’il lui était arrivé un malheur, l’on avait toujours ses images à elle, mais aussi l’histoire du jeune mâle.

Bloggeur : Vous attendiez-vous à ce que Maya parte en ville pour manger ? Car cela ne semble pas prévu…

Mark Linfield : Maya n’avait vraiment pas le choix de quitter la forêt pour chercher de la nourriture, car il y avait eu le groupe rival qui les avait chassés. De plus, comme la ville était en bordure de forêt, ce qui arrive fréquemment maintenant à cause de la déforestation, il n’y avait vraiment pas le choix.

Bloggeur : Avez-vous des conseils pour protéger les singes ?

Mark Linfield : Mon premier conseil, le plus simple, serait de protéger les forêts, car c’est vraiment là leur habitat. Il faut aussi les décourager de venir dans les villes, car une fois qu’il goûtent à la nourriture réservée aux humains, ils reviennent sans cesse et la ville est un endroit très dangereux pour eux.

Bloggeur : Pouvez-vous nous parler de votre collaboration avec le compositeur Harry Greyson Williams ?

Mark Linfield : C’est la première fois que je travaillais avec lui. Je l’ai tout de suite trouvé très créatif et a très bien perçu l’ambiance du film, en lui donnant un côté émotionnel.

Bloggeur : Quels sont les prochains projets sur lesquels vous travaillez ?

Mark Linfield : Je travaille actuellement sur deux nouveaux films pour Disneynature, un en Afrique et un autre en Antarctique, mais je ne peux pas vous en dire plus…

Nous remercions Mark Linfield pour sa passion qu’il nous a transmis pendant cet après-midi ! Un énorme merci également à The Walt Disney Company France et à l’agence Heaven !